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Redonner une adresse aux réfugiés

Medair est le premier organisme à recourir aux systèmes d’information géographique pour cartographier en temps réel les informations relatives aux campements informels de réfugiés au Liban.

© Medair / Diana Gorter

Le Liban accueille plus de 900 000 réfugiés syriens répertoriés et 1,5 million de réfugiés non enregistrés. C’est le pays qui compte le plus grand nombre de personnes réfugiées par habitant au monde.

Plus de 75 % d’entre elles vivent en dessous du seuil de pauvreté. La dispersion des abris de fortune et des camps informels a toujours représenté un défi pour les organismes humanitaires fournissant une aide et des services essentiels aux populations déplacées. La nature décentralisée et non conventionnelle du système d’accueil des réfugiés ainsi que l’absence quasi généralisée de noms de rues au Liban entravent continuellement la coordination de l’aide et des interventions, à l’instar de la collecte de données statistiques fiables et précises sur le terrain qui se révèle particulièrement épineuse.

Medair est une organisation humanitaire internationale qui œuvre à soulager la souffrance des habitants de certaines des régions les plus reculées du monde. Elle intervient, entre autres, dans la plaine de la Bekaa, une vaste zone agricole située entre Beyrouth et Damas. Grâce à son approche novatrice, elle est devenue le premier organisme à recourir aux systèmes d’information géographique (SIG) pour cartographier en temps réel les informations relatives aux campements informels de réfugiés.

Le maître mot de ces systèmes est « géographique ». En effet, ils sont conçus pour détecter, consigner, recouper, analyser, gérer et présenter différents types de données, principalement spatiales.

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© Medair

Medair a rationalisé cette technologie pour l’appliquer aux camps de réfugiés et récupérer des informations mises à jour en temps réel. Les données brutes sont toujours collectées et enregistrées de manière traditionnelle (et non pas avec des drones ou d’autres outils high-tech), car l’organisation tient à conserver des interactions personnelles. « Il y a des êtres humains derrière ces chiffres », souligne Reine Hanna, responsable du projet de cartographie lancé chez Medair en 2013.

Armées de bloc-notes ou de téléphones portables, les équipes de Medair ont commencé par quadriller la plaine de la Bekaa puis le reste du Liban pour rassembler des informations relatives à l’emplacement des camps informels, à leurs occupants et aux services disponibles sur place. Elles les ont ensuite enregistrées dans une base de données sécurisée, Last Mile Mobile Solutions. Elles ont ainsi identifié des camps isolés qui n’avaient jamais reçu la visite d’organisations humanitaires ni la moindre assistance. Elles ont géolocalisé ces camps informels avant de leur attribuer chacun un « PCode », soit un code d’emplacement unique qui permet de les reconnaître.

Pour Reine, « les personnes qui ont tout perdu retrouvent un peu de dignité lorsqu’on leur fournit une adresse ». Une adresse qui se traduit par un point sur la carte. Il suffit alors aux équipes de Medair ou à toute autre ONG active dans la région de cliquer sur ce point pour accéder à la localisation du camp et consulter ses informations connexes telles que le nombre de personnes vivant sur place, la quantité de tentes, les types de services disponibles, etc.

Ces données et ces cartes sont ensuite regroupées et déposées sur une application de Google Earth lancée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin de renforcer la coordination de l’aide fournie par différentes organisations sur le terrain et d’assurer le suivi de leurs interventions.

Les structures d’aide, qui s’appuient désormais sur des informations fiables pour localiser les réfugiés, sont plus à même d’identifier les besoins des personnes déplacées et d’y subvenir. Elles peuvent également apporter une réponse globale plus solide en intégrant les facteurs externes tels que les phénomènes climatiques

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© Medair / Diana Gorter

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© Medair / Diana Gorter

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© Medair / Hiba Hajj Omar

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© Medair / Diana Gorter