Newsletter

Maintenir les filles sur les bancs d’école

En Zambie des soins en milieu scolaire contribuent à maintenir les filles sur les bancs d’école et aident les autorités à lutter contre le coronavirus. Lonnie Hackett, président de Healthy Learners, nous explique comment.

© Healthy Learners

Healthy Learners est une ONG établie en Zambie qui permet aux enfants de bénéficier de soins de santé là où ils passent la majeure partie de leur temps - en dehors des périodes de pandémie : l’école.

Les programmes humanitaires liés à la santé s’adressent généralement aux nouveau-nés et aux petits de moins de cinq ans, délaissant alors les enfants d’âge scolaire. Healthy Learners comble ce déficit en formant des enseignants au rôle d’agents de santé communautaire. Ils sont ainsi aptes à : 

  • évaluer l’état de santé des élèves,
  • les éduquer à la santé,
  • leur prodiguer des soins de base,
  • adresser les enfants malades aux centres de santé,
  • mettre en place des programmes de santé préventive comme l’administration de vermifuges et la distribution de vitamine A.

Une étude d’impact a révélé que les élèves qui bénéficient du programme de Healthy Learners présentent 38 % de risques en moins de tomber malade. De même, les interventions des professeurs formés ont entraîné une amélioration de 22 % des connaissances en matière de santé, une hausse de 48 % de l’administration de traitement vermifuge et de la prise de vitamine A, ainsi qu’une diminution de 52 % des risques de retard global de développement.

Si le modèle cible tant les garçons que les filles, il revêt une importance toute particulière pour ces dernières. « Les établissements scolaires dans lesquels nous travaillons accueillent 55 % de filles. Et ce sont justement elles qui sont les plus à risque de décrocher », précise Lonnie Hackett, président de Healthy Learners. « C’est pour cette raison que la formation des enseignants porte également sur la santé sexuelle et reproductive, notamment sur la gestion de l’hygiène menstruelle. Les règles sont une cause importante d’absentéisme chez les écolières, qui choisissent de rester chez elles plutôt que de ressentir de l’embarras, de l’inconfort ou de ne pas pouvoir être aussi actives qu’elles le voudraient faute d’informations, de ressources et d’infrastructures adaptées. »

Healthy Learners vise un meilleur accès aux soins pour 285 000 enfants fréquentant les écoles primaires publiques des provinces de Lusaka et de Copperbelt d’ici 2022. La pandémie de COVID-19 a accéléré et fait progresser la collaboration de l’organisation avec les autorités, soulignant l’importance de son action. La fermeture imposée des écoles dans tout le pays, de mars à juin, a perturbé l’apprentissage de plus de 4,4 millions d’enfants et d’adolescents. Pour les filles, cette absence prolongée s’est accompagnée d’une hausse des violences et du harcèlement sexuel ainsi que des mariages et des grossesses précoces.

« Au début de l’année, nous avons épaulé le gouvernement zambien dans l’élaboration de directives relatives à la santé et la nutrition scolaires, formalisant ainsi l’intégration de notre programme à la politique sanitaire nationale. Puis, lorsque le gouvernement a rouvert les écoles, le ministère de l’Éducation a demandé à Healthy Learners de piloter la création de consignes nationales pour les écoles en matière de COVID-19 », explique Lonnie.

Challenge-Helping-Girls-01.jpg

© Jason J Mulikita Photography

Les écoles zambiennes ont partiellement ouvert leurs portes le 1er juin avant une réouverture de toutes les classes à la fin du mois de septembre 2020. Healthy Learners a formé tous les enseignants aux mesures nationales pour lutter contre le COVID-19 - et les résultats sont impressionnants. « Nous avons constaté que, malgré des ressources limitées, les écoles ont activement mis en œuvre les pratiques préventives telles que le port du masque obligatoire, le lavage plus régulier des mains, le dépistage thermique pour les élèves et les enseignants ainsi que le placement en quarantaine des classes en cas de suspicion de contamination. »

Les cours devaient reprendre le 18 janvier 2021, mais, en raison d’un pic de cas dû au variant sud-africain, le gouvernement a prolongé la fermeture. Healthy Learners travaille désormais d’arrache-pied avec les directions et le corps enseignant afin d’assurer une réouverture sûre et efficace des établissements. L’organisation fournit, entre autres, le nécessaire de nettoyage et de désinfection tout en formant de nouveau les responsables et les professeurs aux mesures préventives ainsi qu’aux mesures en cas de suspicion d’épidémie.

Enfin, les équipes de Healthy Learners analysent les données récoltées par les professeurs à l’aide d’un logiciel d’évaluation clinique dédié (développé par THINKMD) à la surveillance de la santé communautaire et à la détection des premiers signes d’une épidémie. Ce processus permet à l’organisation d’assurer - à bas coût - un suivi fiable de la propagation du coronavirus afin de prendre rapidement des mesures de santé publique ou de déployer efficacement les efforts et les ressources disponibles.

Actuellement, Healthy Learners, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies et le ministère de la Santé zambiens s’activent afin d’inclure cette initiative dans les systèmes de vigilance sanitaire auxquels le gouvernement a déjà recours.

Slideshow-Helping-Girls-05.jpg

© Jason J Mulikita Photography

Slideshow-Helping-Girls-06.jpg

© healthylearners

Slideshow-Helping-Girls-01.jpg

© healthylearners

Slideshow-Helping-Girls-02.jpg

© Jason J Mulikita Photography

Slideshow-Helping-Girls-03.jpg

© Jason J Mulikita Photography

Slideshow-Helping-Girls-04.jpg

© Jason J Mulikita Photography

Slideshow-Helping-Girls-05.jpg

© Jason J Mulikita Photography

Slideshow-Helping-Girls-06.jpg

© healthylearners

Slideshow-Helping-Girls-01.jpg

© healthylearners

Slideshow-Helping-Girls-02.jpg

© Jason J Mulikita Photography