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Leçons de résilience

Alors que nombre d’entreprises ont mis la clé sous la porte durant cette dernière année, 99 % des femmes entrepreneurs de BOMA ont augmenté leurs revenus et leurs profits. Leurs commerces se sont diversifiés et ont évolué, démontrant aux femmes la force de leur résilience.

©BOMA

L’assistance humanitaire est un outil puissant en temps de guerre, de famine et de maladie, qui se révèle inefficace lorsqu’il s’agit d’aider les populations à devenir économiquement plus résilientes sur le long terme ou à s'adapter pour mieux faire face aux chocs.

Depuis 2009, BOMA renforce la résilience de femmes ultra-pauvres, issues des régions arides d’Afrique. Grâce à une série d’interventions - accès à un capital de départ, formation en gestion financière, acquisition de compétences de vie axées sur le genre, coaching sur les droits humains et deux ans de mentorat - BOMA encourage les participantes à créer et à développer une activité commerciale ainsi que des groupes d’épargne, à renforcer leur sécurité financière et alimentaire, à investir dans la santé et l’éducation de leurs enfants, et à faire entendre leur voix et leurs choix.

« La pandémie du Covid-19 s’est révélée un moment de vérité comme nul autre » indique John T. Stephens, Directeur général de BOMA. « Nous n’avons eu de cesse de nous interroger. Ce modèle renforce-t-il vraiment la résilience ? Permettra-t-il concrètement de réduire la pauvreté, d’offrir des moyens de subsistance sûrs et de vivre dignement aux communautés exposées à la plus extrême et la plus persistante pauvreté au monde ? Certes, nous avions fait nos preuves et obtenu des résultats mesurables, mais notre modèle était-il efficace face à la gravité de la crise du coronavirus et à son évolution incertaine ? »

La réponse fut un « Oui ! » retentissant.

Alors que nombre d’entreprises ont mis la clé sous la porte durant cette dernière année, 99 % des femmes entrepreneurs de BOMA ont augmenté leurs revenus et leurs profits. Leurs commerces se sont diversifiés et ont évolué, démontrant ainsi aux femmes la force que leur résilience leur a permis de développer.

« Tous les marchés de bétail ont fermé quand le Covid est arrivé », explique Mercy Lekolo, une entrepreneure BOMA qui habite le comté de Samburu, au Kenya. « Nous ne pouvions ni acheter ni vendre des chèvres. Je n’avais plus de revenu. »

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©BOMA/ David duChemin

Les mentors de BOMA ont alors contacté Mercy et son groupe d’épargne par téléphone. Ils ont découvert qu’elles savaient coudre et les ont encouragé à acheter une machine à coudre avec leurs économies. Le groupe a commencé à réaliser et à vendre des masques sur les marchés voisins. Elles ont gagné suffisamment pour compenser les pertes essuyées, et plus encore : elles ont pu offrir des masques aux personnes âgées de leur village.

« Je sais désormais que mes compétences peuvent être utiles dans de nombreuses situations », explique Mercy. « Prendre conscience de cela a renforcé ma confiance en moi. »

La pandémie a également poussé BOMA à repenser sa capacité d’adaptation en tant qu’organisation. Une grande partie de son travail de terrain, comme le mentorat et les services de soutien aux entreprises, se faisait en présentiel.

En réponse aux défis de la pandémie, BOMA a lancé un projet pilote qui utilise la technologie de Serveur vocal interactif (SVI) pour dispenser les formations et faire le suivi à distance. Le système SVI permet aux participantes de recevoir des formations pré-enregistrées sur leurs téléphones portables, qui sont pourtant loin d’être dernier cri. De plus, BOMA a testé des radios solaires et à manivelle également capables de diffuser un contenu audio personnalisé à partir d’une clé USB. Ce système s’adresse plus spécifiquement aux participants qui se trouvent dans une zone sans réseau.

Si le mentorat en présentiel a repris depuis octobre 2020, la technologie SVI va se pérenniser. Elle ne remplacera pas les rencontres, mais sera utilisée en complément.

Cette même technologie sera également intégrée à la plateforme Performance Insights de BOMA, qui fournit des informations en temps réel sur les activités du programme pour une prise de décision plus rapide et basée sur les données à disposition.

John T. Stephens conclut ainsi : « Récemment, la pandémie de Covid-19 a permis de souligner la résilience de femmes comme Mercy Lekolo face à des défis sans précédent. Si elles disposent des bonnes ressources, les femmes ont le pouvoir, la force et la détermination de sortir leur famille de la pauvreté et de résister aux chocs qui se présentent. Le Covid-19 a vraiment révélé cela, ce n’est certes pas nouveau, mais la pandémie a permis de mettre en lumière leur résilience comme jamais auparavant. »

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©BOMA/ David duChemin

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